Aujourd’hui, sur vache espagnole, parlons de japonais. Le JLPT (Test d’Aptitude en Japonais,日本語能力試験) est l’examen de langue japonaise le plus populaire dans le monde. Il comporte 5 niveau, de N5 (niveau débutant) à N1 (niveau avancé). Voici mon expérience du JLPT que j’ai passé à Tokyo, et les conseils que je peux donner à celles et ceux qui souhaiteraient le passer. Dans ce premier article, nous allons parler de la préparation de l’examen.
Un examen fait par les japonais pour les étrangers
La première chose qui m’a marqué dans la préparation du JLPT, c’est le caractère très original de son mode de notation. Contrairement aux examens de la plupart des autres langues étrangères (à l’exception notable du TOEIC, examen d’anglais lui aussi conçu au Japon), le JLPT ne va tester que deux des quatre compétences élémentaires : la compréhension orale et la compréhension écrite. Pas d’expression orale ou d’expression écrite ici. Ensuite, les questions sont toutes à choix multiple. Quatre choix en général, trois pour certaines écoutes. Enfin, et j’y reviens dans le second article sur le JLPT, les formalités de l’examen, des classes remplies de centaines d’élèves jusqu’à la discipline militaire vous garantissent une immersion complète dans le système scolaire nippon.

Cette focalisation sur certaines compétences va vous aider à recentrer vos priorités vers des aspects de la langue que vous avez pu négligé. Pour ma part, c’était la grammaire que j’avais (et ai toujours) une vilaine tendance à saccager. Mon deck d’Anki de la grammaire du JLPT est très vite devenu celui qui a pris le plus d’importance dans mes études de langues, plus de la moitié de mon temps d’apprentissage. Cet examen va vous forcer à identifier et à travailler vos points faibles en compréhension. Ceci étant dit, le JLPT n’est pas un examen absolu. S’il est très utile, notamment dans le monde du travail, comme nous allons le voir, il ne constitue pas un Graal et ne doit pas forcément être votre objectif principal dans l’apprentissage du japonais.
Le JLPT dans le monde du travail
Si vous êtes intéressé par le fait de travailler au Japon, le JLPT sera un atout majeur. D’après le site du JLPT, plus du tiers des candidats passent le test pour trouver un emploi. C’est particulièrement vrai pour le N1 et le N2. Le N2 est très demandé pour les emplois ayant un rapport avec les affaires. Le N1 est souvent exigé des traducteurs, et des professions demandant un haut niveau de japonais. C’est notamment le cas des médecins ou des journalistes.
Vous vous êtes décidé à vous inscrire au test ? Il ne vous reste plus qu’à effectuer votre inscription. Les modalités diffèrent selon les pays. Pour ma part, au Japon, j’ai fait une inscription en ligne, et après avoir payé les 5500 Yens (une cinquantaine d’euros, tarif unique pour tous les niveaux), il était temps de me mettre à l’étude.
Le JLPT, ça prend du temps
Lorsque j’étais examinateur du DELF (l’équivalent du JLPT en français), la durée d’attente avant les résultats étaient d’environ un mois. Le temps de lire les copies, de corriger les production orales et écrites, d’enregistrer les résultats, de stocker les copies et d’imprimer les diplômes … Vous imaginez sans doute qu’un examen composé de questionnaires à choix multiples sans examen oral soit plus rapide à corriger ? Détrompez vous !
Entre votre inscription et la réception de votre diplôme vont s’écouler environ 5 mois ( !). Cette durée extrêmement longue va être un facteur d’importance capitale dans votre préparation. Le temps peut être votre allié ou votre ennemi. Du moment où vous avez payé votre inscription, fixez vous un plan à suivre, et faites en sorte de vous y tenir. Tenez un carnet de langues pour garder une trace de votre avancement. Quel que soit le niveau que vous allez passer, vous allez avoir besoin de travailler 4 grands points pour réussir le JLPT : la grammaire, le vocabulaire, la compréhension écrite (des textes sur différents sujets) et la compréhension orale (sous forme de monologues ou de dialogues). Deux choix s’offrent à vous : étudier directement pour l’examen ou améliorer votre niveau en langue de manière naturelle.
La force tranquille : étudier avec des manuels
Vous pouvez travailler directement avec du matériel lié au JLPT. Des examens blancs aux livres expliquant les point de grammaire, la littérature du JLPT est abondante. Les livres des éditions Tankobon et Unicom ont particulièrement la côte au Japon. Pour des retours d’expérience sur les livres du JLPT, venez sur le forum. On peut classer les livres en deux catégories : les examens blancs et les livres de préparation. Les premiers couvrent soit une partie de l’examen, soit l’examen en entier. Je vous conseille de faire au minimum un examen blanc entier lors de votre préparation. Le JLPT dure entre 1h35 pour le N5 et 2h50 (!) pour le N1. Cela va vous demander beaucoup de concentration en continu. Révisez avant pour bien savoir à quoi vous attendre. Certains examens blancs sont édités par le JEES, l’organisme qui fait passer le JLPT. Vous pouvez en trouver ici.

Les livres de préparation vont soit vous proposer un manuel à la carte (c’est le cas des éditions Tankobon), soit un programme défini (Unicom), Avec les livres à la carte, vous aurez la possibilité de réviser uniquement les points qui vous semblent nécessaires. C’est un bon moyen d’apprentissage si savez exactement ce que vous devez réviser. Ces livres présentent aussi l’avantage de vous préparer aux différents types de questions que vous allez rencontrer. Ils vous aideront à y répondre avec un minimum d’éléments. Les programmes définis, généralement en 4 ou 8 semaines, vous font réviser tous les points du niveau que vous allez passer. A la manière d’anki, ils permettent de se mettre au travail tous les jours. Je vous les conseille si vous avez, comme moi, une certaine tendance à la paresse et un gros besoin de tout réviser…
Passer le JLPT sans bachoter
Si vous n’aimez pas le bachotage, une deuxième solution s’offre à vous. Utiliser du matériel natif, que ce soient des films, des émissions de radio pour la compréhension orale ou des livres de toutes sortes pour la compréhension écrite.
Avec cette seconde méthode, vous allez faire évoluer votre niveau de manière naturelle. Il existe autant de méthodes que d’apprenants. Vous faire partager ces moyens d’apprendre les langues fut d’ailleurs la raison pour laquelle j’ai crée vache espagnole. Il est toujours plus agréable de se regarder une bonne série ou un bon film, de jouer aux jeux vidéos en japonais avec son bol de céréales ou de discuter avec ses amis que de s’asseoir à lire des livres de grammaire. Malgré tous ces avantages, je ne pense pas que cette méthode seule vous aidera à passer le JLPT. Cet examen est extrêmement formaté. Vous ferez face au mêmes types de questions et tomberez systématiquement dans les mêmes pièges. Si beaucoup passent l’examen sans avoir révisé, ils sont encore plus nombreux à avoir raté un niveau à leur portée faute de préparation.
Soyez sur votre bureau comme à l’établi
Si l’apparente nécessité du bachotage du JLPT vous semble peu réjouissante, aidez- moi à le mettre en perspective. Notre première rencontre avec le bachotage se fait généralement dans le cadre scolaire. Un professeur nous donne une liste de mots ou de règles de grammaire et nous demande de la régurgiter le jour de l’examen. De manière tout à fait naturelle, il semble rébarbatif de reproduire ce cycle de travail répétitif. Or il n’en est rien !
Contrairement à ce que vous avez pu vivre lors de votre scolarité, vous n’étudiez plus sans but, avec comme seul bâton la peur de vous prendre une bulle. Le bachotage, c’est du taillage de pierre. C’est long, c’est fastidieux, mais c’est par la volonté de l’homme que la pierre devient monument. Quelles que soient vos motivations pour apprendre une langue ou pour passer un examen, souvenez vous-en. Vous construisez votre cathédrale ! Rendez-vous ici pour des conseils sur comment réussir le JLPT.
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